Salut mon lecteur ! Sujet brûlant aujourd’hui : l’argent ! Quand tu deviens professionnel de l’accompagnement humain, particulièrement lorsque tu utilises des outils énergétiques et/ou spirituels (comme, au hasard, le Reiki et le Tarot de Marseille !), tu te confrontes à plusieurs types de réaction comme par exemple : “Kewah ? Tu monnayes ton don ? Maizenfin, un don ça ne se monnaye pas/tu n’as pas peur de le perdre/rayez la mention inutile”. Et bien saches, mon lecteur, que je pense qu’il est tout à fait possible de monnayer son don sans s’attirer les foudres de l’Eternel qui pour nous punir nous ferait tomber une nécropole sidérale ou un piano survenu de nulle part sur la tête. Je pense même qu’on peut très bien le vivre. Foufou non ?
Monnayer, oui, mais quoi ?
En fait, cette réflexion implique de s’interroger sur l’objet même de la vente : “monnayer son don” n’a aucun sens, quand on y pense, car ce n’est pas le don qui est au cœur du financement. Le temps consacré à la personne qui vient te voir, les années d’apprentissage que tu as au compteur, l’entrainement nécessaire à la maîtrise de tes aptitudes… voilà tout ce que tu monnayes ! On parle ici d’un “don” qui a été déclencheur d’un long processus d’études et de recherches qui a abouti à la volonté d’en faire profiter le reste du monde. En somme, ce que tu vends, c’est ton expertise.
Personne ne se pose la question de savoir si l’architecte Machin, docteur Truc ou le pâtissier Bidule monnayent leurs dons pour la représentation 3D, la compréhension de la mécanique du corps ou l’assemblage des saveurs. Tout le monde sait qu’ils monnayent leur expertises et le choix qu’ils ont fait de consacrer entièrement leurs vies à l’entretien de celles-ci. Et ça parait normal, parce que c’est normal. Ils sont payés pour une expertise qui apporte de la valeur à leur société, et la société leur dit qu’ils ont le droit de continuer dans cette voie.
C’est pareil avec l’énergétique et les disciplines symbolistes.
Un don, c’est à dire ?
Après le problème de l’argent, la question du don… c’est l’autre facteur de l’équation qui pose un peu problème. On ne peut pas monnayer un truc qui nous a été donné gratuitement par les forces de l’univers (tu mets ce que tu veux comme concept derrière ça). Ça va à l’encontre du schéma selon lequel si “Dieu” (voir phrase précédente) t’a fait un cadeau, ce n’est pas honnête d’en faire profiter les autres gratuitement. Deux choses :
– Premièrement, un don, c’est un concept super vaste. Je te l’ai montré plus haut : tu peux avoir le don pour les maths, pour les mécaniques, pour les saveurs ou pour toute sorte d’autre chose. Tu peux aussi avoir une vue excellente (que tu vas mettre au service de ton métier de pilote de chasse), une oreille parfaite (et tu vas devenir compositeur pour Hollywood) ou un nez exceptionnel (et tu deviendras parfumeur ou œnologue). Les dons associés à l’intuition, à l’analyse des symboles, à la mediumnité ou que sais-je fonctionnent exactement de la même manière. Tout le monde en est pourvu et s’y connecte plus ou moins facilement selon tout un tas de facteurs (pas seulement génétique !). Donc oui, “les forces de l’univers” t’offrent un don. Ainsi qu’à tout le monde. Libre à chacun de le développer ou pas, et on reboucle sur ce qui est véritablement monnayé : pas tant le don (la facilité ?) lui-même que la carrière vers laquelle il t’a dirigée, et pour laquelle tu as passé tant d’heures à t’entrainer.
– Deuxièmement, pourquoi y aurait-il des domaines où tu peux te faire payer (architecture, médecine, restauration, comptabilité) et d’autres où tu devrais vivre d’amour et d’eau fraîche (tous les domaines de l’art, tous les domaines de l’énergétique…) ? Genre, l’univers t’offre un don, tu lui dis “okay, je m’y consacre toute ma vie” et pour cela, tu devrais renoncer à tout confort matériel ? Stresser tous les mois pour savoir si tu pourras manger, faire un boulot “alimentaire” à coté qui t’empêche de te consacrer pleinement et sereinement à ce qui constitue quand même une “mission de vie” pour toi ? Bref on te file un don, tu l’acceptes et tu acceptes d’en faire profiter la communauté et là, PAF, tu es puni pour avoir dit oui ? Par contre, Jean-Michel qui a 15 à chaque œil, lui il peut vivre confortablement sa vie de pilote. Ça me parait complètement incohérent, ce qui m’amène à penser que c’est vraiment une histoire de constructions psychologiques très humaines…
– Troisièmement, l’argent c’est pas sale ! C’est quoi cette manie de considérer que si tu te fais payer, tu es forcément vénal ? En vrai, j’ai des bouts de réponse à ces questions, en lien avec des conditionnements sociaux et religieux qui s’accrochent. Après, bon. On est au XXIe siècle. On a peut-être une chance d’assainir un peu ce côté là.
Monnayer son Don : combo gagnante
Eh bien je comprends mieux ! Si monnayer c’est sale, et qu’un don c’est divin et il ne faut pas le souiller, forcément, monnayer son don, c’est antinomique ! Heureusement, tu es sur un blog qui te recommande de nettoyer les croyances limitantes et de te fabriquer celles qui te vont bien, sur la base de l’éthique que tu t’es construite tout seul ! Tu vas donc pouvoir respirer un coup et te pencher sérieusement sur la question pour te faire ton avis personnel. Que tu sois praticien ou client, pose toi les questions suivantes :
– Qu’est-ce qui est monnayé ? Quelle expertise est mise à l’œuvre ici ?
– Quel est le service que j’achète/vends ?
– Pourquoi j’accepte de payer mon boulanger ou mon agent de voyage et pas mon énergéticien ? (si c’est parce que je ne lui fais pas confiance, il faut peut-être que je change d’énergéticien, tout simplement !)
– Pourquoi ai-je du mal à considérer l’argent comme un simple “outil de transaction” (pour un service ou un bien) ?
Tant pis si tu n’as pas encore toutes les réponses. L’important c’est de se poser les questions. Et je t’encourage vivement à partager tes réflexions en commentaire, sur l’argent, le don, ou les deux. Ce sont ce que j’appelle des « sujets barbecue », ils méritent d’être passés sur le grill !
Article très intéressant à mon sens, car je comprends la vision des gens qui peuvent tenir de tels discours, et j’entends tes arguments qui restent bienveillants et pragmatiques… Bravo pour une telle explication, bisous !
Merci pour ton commentaire ! et merci pour tes félicitations sur la clarté de l’explication 😉
Chère Camille, ton style est inimitable, clair, et, en effet, pragmatique. Je te rejoins pleinement dans ton argumentaire, puisque ça fait près de 30 ans que j’ai le même.
Et généralement ceux qui veulent des consultations gratuites sont ceux qui eux, ne feraient rien de gratuit, pour rien au monde… Le « don » est un prétexte. Car il ne faut pas oublier de mettre dans l’équation une sale mentalité assez française (pour beaucoup voyager, je ne l’ai retrouvée nul-part), qui veut que l’on veut gagner de l’argent tout en refusant que les autres en gagnent. Enfin, il ne faut pas oublier que les 50€ d’une consultation ne rentrent pas dans nos poches, mais plus de 50% en libéral, partent pour l’Urssaf, afin de payer des allocations à ceux qui ne travaillent pas. Il reste donc bien, peu, et encore moins si l’on est soumis au reversement de la TVA (qui est de 20%). Le praticien à son compte ne bénéficie pas non plus de congés payés.
Sujet encore plus vaste, donc.
Merci Camille.
Grand merci pour ton commentaire, Marie-Véronique ! En effet, il y a vraiment beaucoup de constructions culturelles et sociales qui pourraient être des sujets d’étude fort intéressants pour en comprendre les origines ! mais au delà de cela, toute la question devient : qu’en faisons nous ? Par quoi nous laissons nous modeler ? C’est tout l’enjeu de ce blog, en tous cas mon intention en l’écrivant, d’inviter à se poser la question et dans un second temps de choisir quels sont les schémas qui sont utiles et pertinents pour chacun et ceux qui sont juste sclérosants.
Il y a quelques sujets comme ça qui permettent d’aller chercher un peu loin : relation à l’argent, relation au temps, relation à l’alimentation, relation à la sexualité…
J’ai partagé sur mon mur ton article qui a mis le feu. J’ai dû faire le ménage une fois, et je pense que je vais le refaire.
La problématique, c’est que nous sommes dans une époque où « tout le monde » veut gagner de l’argent, mais que ce même « tout le monde » déteste que les autres en gagnent. La haine du riche tout en voulant en être…
De plus, avec internet et la mondialisation, les gens sont habitués au « tout-gratuit » ou à « la merde pas chère made in china », donc ils rechignent à payer le vrai prix des choses. Tout leur est dû. Et la question du « don divin » n’est qu’un prétexte de pingrerie. Rien de plus. L’humain est ce qu’il est, prisonnier de la matière et de son petit esprit enlisé dans son quotidien. Avec un peu d’ouverture, on peut comprendre tant de choses.
Trois jours que j’essaie de faire comprendre que les charges sociales permettent de payer des allocations à ceux qui en ont besoin. Et que pour payer ces charges, il faut du chiffre. Peine perdue 🙁
Depuis les années 90 les choses n’ont fait qu’empirer. Surtout avec la généralisation d’internet au début des années 2000. Les gens sont paumés, et ne connaissent plus la valeur de rien. Même pas de leur propre travail quand on voit les conditions dans lesquels ils bossent. Ca parait loin comme sujet, mais pourtant c’est lié. Comment valoriser le travail de l’autre, quand soi même on bosse à fait le ménage chez les autres, avec des horaires de merde et un salaire minable ? Que chacun soit conscient de SA PROPRE VALEUR, et celle des autres sera reconnue. Voilà une belle source de progression. Pour ça, je te fais confiance, c’est ta partie 😉
Que chacun soit conscient de sa propre valeur… voilà qui pourrait faire un chouette sujet d’article, tu ne trouves pas ? 😉 (Camille, qui n’a honte de rien et prend son inspiration PARTOUT où elle se trouve mwéhéhéhéhé)
J’adore votre façon de dire les choses et votre style d’écriture , Super article dans lequel je me reconnais ??
Merci beaucoup pour le compliment 🙂 je suis ravie que cela résonne avec votre vécu 🙂
Je pense que la question à poser à ces personnes est: »soit… j ai un don divin selon vous…. alors si je passe ma journée à faire des soins pour vous soulager ou autre… comment je nourris mes enfants et paye mes factures? »
Alors, justement, en ce qui me concerne, pas « soit, j’ai un don divin selon vous » 😀 c’est précisément quelque chose que je n’accepte pas comme un fait, et c’est ce que j’évoque dans l’article. Je préfère vraiment évoquer tout ce qu’implique le service que j’offre,au delà même du concept de don qui est lui-même déjà assez fallacieux 🙂 Mais je comprends qu’on puisse avoir envie d’une phrase choc, histoire de secouer un peu les consciences 😉
quel don m’est offert ?, comment savoir c’est j’ai un don ou pas ?, et dans quel sens est que je pourrai l’exploiter, j’aimerai bien le savoir !
Voilà une toute autre question, qui mériterait un article entier ! Mais pour commencer, regardez du côté des disciplines où vous avez de la facilité et du plaisir spontané 🙂 ça peut aller de la communication, la mise en confiance naturelle des gens qui vous entourent à des ressentis plus subtils, en passant par des choses plus pragmatiques comme tout simplement une grande force physique ou une grande résistance à la douleur. Les dons, il y en a des milliers !
Bonjour Mostafa
Les questions que vous vous posez sont déjà un début de réponse à l’interrogation initiale.
Lorsque vous serez prêt à recevoir et exploiter votre propre don, tout s’éclairera pour vous.
Savez-vous vers quoi vous aimeriez vous diriger? Et surtout êtes vous prêt à vivre dans la misère pour pratiquer votre don bénévolement?
Félicitations pour cet article si bien architecturé :)!
Il me semble également que plusieurs angles seraient aussi à considérer: de l’estime de soi, de la valeur que l’on s’accorde, de la confiance en l’autre et ouverture vers l’autre dans un premier temps (ces notions sous-jacentes sont parfois axes de travail dans certains types d’accompagnements…Gestalt au hasard).
De la relation à l’argent donc de même que celui de l’emploi des mots et des valeurs/notions/idées/concepts propres à chacun-e pouvant également interférer dans ces circonstances…
Oulà oui, la question de la relation à l’argent en soulèvent BIEN D’AUTRES ! c’est un arbre qui cache une sacrée forêt, et souvent le prétexte qui sert à approfondir ou au contraire à dissimuler le reste. L’argent est bien souvent un simple prétexte et une réticence ou une gène autour de cette thématique est souvent la partie émergée de l’iceberg… il y aurait tant à dire !
Bonjour à vous tous : Ce qui faut concevoir lorsque vous recevez des consultants , vous leurs apporter en premier lieu de votre temps , de votre énergie et de toute vos années d’expériences , ressentis et résultats devant les différentes problématiques que vous rencontrez tout au long de ces années de pratique, pour vous dire au final qu’avec tout ces éléments vous leurs apporter un Bien être de soin énergétique au sein de leurs Âmes et de leur Corps .A leur tour ils vous renvoient un service pour vous accomplir dans ce vous apportez à vos semblables , afin d’apporter tout ce que vous avez besoin pour être pleinement fonctionnelle dans ce que vous faites ( Nourriture ,logement ,Vêtement ,matériaux diverses, RSI 23%, impôts .C’est un juste retour d’ échange de bon procédé voilà tout
Ceci est une note à prendre compte : Il faut prendre soin de L’ Âme avant de prendre soin du Corps , afin de pouvoir mettre en Harmonie ces deux éléments indissociable .
Ce qui permettra à chacun d’atteindre plus facilement les objectifs qui se trouve sur leur chemin de votre vie . Bien à vous Kosta O:)
Précisément 🙂 votre commentaire appuie tout ce qui a été dit jusqu’ici et finit de le confirmer.
Au delà de toutes ces considérations justifiées et de cet article intéressant.
Quelle part active prend la personne qui sait qu’elle a besoin d’un petit coup de pouce ?
Le chemin du mieux être demande un brin de participation.
La passivité n’est pas de mise . L’argent donné est l’expression de la détermination à prendre sa santé en main.
L’article est nécessairement lacunaire, je le crains : la part active du consultant c’est tout une interrogation également, en effet. A une époque, je proposais un tarif libre, à évaluer en fonction de la valeur que la personne donnait non pas à son problème mais à une potentialité de le résoudre. La démarche était intéressante, mais au final, on me demandait toujours « et les autres, combien vous rémunèrent-ils en moyenne ? » … le prix fixe fournit ce confort là (mais nous glissons vers un autre débat encore 😉 )
Le problème de tout ça, c’est la compétence qui devient difficile à évaluer. Quand je vais payer 75 euros pour une séance d’ostéopathie crânienne, que la praticienne me touche vaguement ici et là en me racontant des histoires à dormir debout qui sont manifestement une projection de sa propre histoire ne relevant clairement pas de la mienne… quand elle reçoit une personne que je connais très bien, lui annonce qu’elle va très mal, et au bout de 5 séances, lui déclare qu’elle a beaucoup changé, alors que moi qui suis colocataire, je ne vois aucun changement nulle part, je me dis que c’est abuser. Et j’ai vu plus de gens qui abusent que de gens sérieux.
Ils profitent pour cela de la confusion qui règne dans l’esprit des gens. J’ai un ami (j’ai honte de le dire) qui propose des séances de « coaching », où il explique aux gens quel est leur ressenti « je sens ton corps énergétique qui fait ceci et cela ». Bien sûr les gens ne sentent rien du tout, ou rien de correspondant car en réalité le gars se projette. Il n’en a aucune conscience, et eux lui font confiance, vu ses cheveux blancs et son air sérieux. Alors comme ils ont l’impression de découvrir des choses étonnantes à leur propre sujet, ils y retournent, et ça devient une sorte de gourou. Etc. Stratégie classique de prise de pouvoir, qui se retourne finalement contre lui.
Un architecte, si ta baraque s’effondre, tu peux lui faire un procès. Un praticien, si tu lui fais remarquer qu’il se fout de la gueule du monde et entre autres de la tienne, il va monter sur ses grands chevaux, déclarer que tu es psychologiquement gravement atteint et que tu vas très mal etc…
Et oui, il y a des charlatans dans tous les corps de métiers, et dans certains corps de métier c’est plus dangereux que dans d’autres. Mon expérience c’est que ça reste une minorité à chaque fois mais que c’est une minorité qui peut faire beaucoup de dégâts. Je pense aussi que c’est de la responsabilité de chacun de faire confiance en ses propres ressentis justement, ou a défaut de demander un autre avis à un autre praticien. Personnellement, je n’hésite jamais à aller voir différents praticiens en cas de doute. Mais ça, ça n’a rien à voir avec la rémunération, ça a à voir avec la posture du thérapeute. Ça pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un autre article.