Salut lecteur ! Pas plus tard que ce matin, j’aidais une jeune femme a comprendre la méthodologie de la dissertation, pour son bac anticipé de français (au cas où tu l’ignorerais, les lettres modernes et l’histoire de l’art, c’est ma formation). Et pour ce faire, nous nous sommes fondées sur son texte de théâtre de l’année : Médée, de Corneille. Je l’ai donc lu. Et bien tu sais quoi ? Je me suis pris une claque cosmique, en me confrontant à nouveau à ce personnage si controversé et à la version qu’en propose Corneille. Ca m’a donné envie de te parler d’elle, non pas à travers un livre de recherche mais à travers ce qui fait le terreau de la transmission humaine depuis la nuit des temps : une histoire.

Médée, par Pierre Corneille, représenté pour la première fois en 1635

Médée Mythologique

Comme toujours avec les personnages mythologiques, la généalogie de Médée est fluctuante. On la fait le plus généralement fille d’Aetès, roi de Colchide, qui se trouve être lui-même le fils du Soleil, Hélios. Médée n’est pas la fille de Joe le Clodo… Il se trouve que côté maternel, elle sait également poser son style, en tant que fille d’Idyie, la plus jeune des Océanides, fille des titans Océan et Thétys.

En tant que petite fille d’Hélios, elle est également la nièce de Pasiphaé et donc, la cousine d’Ariane, Phèdre et … Le Minotaure ! Une bonne famille bien tragique comme on les aime, et qui a fait couler l’encre de la dramaturgie pendant des siècles. Corneille a bien choisi son sujet pour affirmer sa compétence dans le genre tragique, avec celle qui a découpé son frère avant de le balancer à la mer et qui a trucidé ses enfants pour se venger de l’affront qui lui a été fait…

Médée Cosmique

Médée est donc une descendante directe non pas des Olympiens mais des titans, c’est à dire les forces primordiales qui animent la terre avant que les Olympiens ne rangent un peu tout le bazar et n’organisent le temps et l’espace. Au même titre qu’une Aphrodite (qui a maudit toute la descendance du Soleil pour ce qui relève de la vie amoureuse, incluant Médée, sa tante et ses cousines) ou qu’une Hécate (qui peut parfois être présentée comme sa mère, ou dont elle est parfois considérée comme la prêtresse), Médée Mythologique est une force de la nature. Clairement, Corneille n’a pas oublié ce détail. C’est une queen. Elle est de la race des Dieux. Et elle le sait !

Médée Psychologique

Médée, on la connaît tous sous son visage de furie hystérique qui dans une rage sanglante tue à tour de bras tous ceux dont elle estime avoir à se venger. Elle est présentée comme monstrueuse, antipathique, soumise aux passions et aux excès d’orgueil, telle une humaine moyenne victime des humeurs de ses congénère – et avec une expression particulièrement violente. Et en effet, poursuivie par son père qu’elle a trahi par amour pour Jason, elle découpe son frère en rondelles et le lance à la mer : ainsi, son père doit-il ramasser chaque morceau pour pouvoir lui offrir une sépulture descente, ce qui le ralentit et permet la fuite. Elle utilise ses enfants pour blesser ledit Jason lors d’un divorce plus que conflictuel. Elle les tue, pour faire du mal à son ex. On a déjà entendu parlé de ces femmes qui utilisent le pouvoir qu’elles ont sur les enfants pour blesser le père. Dans la pièce de Corneille, elle pousse Jason au suicide en se débrouillant pour assassiner sa nouvelle femme ainsi, donc, que sa progéniture. Quant à elle, elle finit la pièce en s’envolant dans un char tiré par des dragons, en mode « boom bitch ». Oui, elle est violente, et cruelle.

Médée, c’est celle qui n’a pas peur de se salir les mains. C’est celle qui n’a pas peur de faire le boulot qu’on lui demande. Elle a du pouvoir, elle s’en sert, et celui qui espère qu’elle criera fort mais finira par se calmer n’a manifestement pas compris à qui il a affaire.

Mais Médée, c’est aussi la femme bafouée qui n’as pas prévu de rester sage. « Ce n’est qu’un divorce », dit Jason. Mais le divorce implique : le bannissement de Médée, le retrait de ses enfants qu’on lui demande de laisser derrière elle, et par là dessus, elle devrait remercier la grâce qui lui est faite (les enfants ne sont pas bannis) et donner sa plus jolie robe à la nouvelle conquête de son inconstant d’époux (qui en est déjà à sa troisième). Médée est la femme à qui l’on retire tout, jusqu’à sa chemise. On se mettrait en colère pour moins que ça. En tant que personnage, elle peut aller au bout de ce qu’elle est.

Medea, Anthony Sandys, 1867, huile sur bois, Birmingham Museum and Art Gallery

Médée Métaphysique

Et ce qu’elle est, on en a déjà parlé, c’est une puissance naturelle primordiale. Le fait qu’elle s’envole dans un char tiré par des dragons – fiers représentants des puissances chthoniennes et primitives, ce n’est pas anodin.

Médée trouve sa racine dans le mot « medomaï », qui signifie « réfléchir, méditer, inventer, tramer » et qui a produit le mot « médecine ». Initialement, Médée n’est pas maléfique. Elle l’est devenue, au fur et à mesure de la nécessité de l’homme à domestiquer la nature. Une nature qui produit à la fois le poison et son antidote, à la fois la famine et l’abondance, à la fois le sublime et le terrifiant. Telle est Médée. Sublime et terrifiante.

En tant que personnage éponyme de la tragédie, on aurait pu s’attendre à une fin tragique pour Médée. Que nenni : elle s’envole sur le char. L’élan est vers le ciel. Vers la demeure des dieux. C’est Jason, qui par son suicide, se précipite dans les profondeurs de l’Hadès.

Médée est-elle aussi orgueilleuse qu’on ne le dit ? Non : elle a du pouvoir, elle le sait, elle est à la fois guérisseuse et meurtrière : comme la nature. C’est Jason, qui a péché par orgueil, en se servant de Médée pour parvenir à ses fins, en la répudiant en particulier pour raisons politiques et en croyant naïvement s’en tirer à bon compte. Médée est intelligente, rusée, elle a le pouvoir et le savoir, mais elle ne se satisfait pas de la raison des hommes blancs cis-genres hétéros détenteurs du pouvoir terrestre. Celui qui meurt de son orgueil démesuré, de son hybris, c’est Jason, tandis que suite à la multiplication des erreurs qu’il a commises à cause de cet orgueil, Médée, furieuse, se transforme elle-même en Furie, divinité de vengeance qui vient tourmenter les criminels.

Médée est la femme qui se bat farouchement pour son intégrité, elle est la nature qui manifeste son pouvoir sans craindre de se corrompre car il est acquis que l’ombre fait partie d’elle autant que la lumière. Elle est la princesse active, déterminée, féroce et puissante. C’est la Sorcière et la Reine. C’est la Femme Individuée.

Quels rituels avec Médée ?

Médée accompagnera toutes les personnes qui ont envie/besoin de retrouver leur sauvagerie, leur pouvoir et leur identité profonde, au-delà de tous les rôles qu’elles pensent devoir jouer.

Médée est la petite-fille du soleil : tu peux réaliser un sort d’empuissancemenet autour du chakra du plexus solaire, qui est celui de l’expression pleine et entière de Soi.

Tu peux faire le lien avec la carte « Je suis le Soleil » de l’oracle de la Déesse Sombre par exemple.

C’est aussi la fille de l’Océan : tu peux réaliser quelque chose pour soigner ou augmenter le pouvoir de ton chakra sacré.

Dans tous les cas, tous les rituels d’intégration des émotions et de génération de pouvoir pour traverser des périodes de vie ou ton intégrité a été bafouée peut être accompagné par Médée.

Tu peux aussi travailler avec elle sur tout ce qui relève de l’empoisonnement par les plantes et autres produits (intoxication, dépendance…) ou tout ce qui nécessite une réjuvénation : Médée sait comment produire des bains de régénération, donc n’hésite pas à te laisser inspirer par elle (sans te faire bouillir dans une marmite!).

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