Salut mon lecteur ! En cette période de moissons, je reviens avec une nouvelle entité à découvrir ou à approfondir : La Grande Faucheuse elle-même, la Santa Muerte. Cette image féminine de la mort a le vent en poupe en ce moment. On ne compte plus les tatouages la représentant, dépassant de très largement son origine mexicaine. La Santa Muerte conquiert le monde entier, sans surprise : la mort est partout. Si longtemps mise sous le tapis, rien d’étonnant à ce qu’elle rejaillisse avec ses mille couleurs et ses ailes de nuit.

Mais qui est-elle plus précisément ? C’est un cas particulier dans ma série “qui est cette déesse”, parce que précisément, elle n’est pas à proprement parler une déesse. Toutefois, je vais reprendre ma structure habituelle parce qu’elle va nous permettre de voir comment La Sainte Mort brise les carcans, même si sa représentation répond à certains besoins fondamentaux de l’humain.

Et je vais m’appuyer pour cela sur le livre de Tomás Prower publié en Français aux éditions Chronos Arenam, un label d’Alliance Magique, tout simplement intitulé La Santa Muerte, Magie et Mystique de la Mort.

La Santa Muerte au niveau mythologique

La Santa Muerte appartient, comme son nom l’indique, au folklore chrétien. Evidement, on ne trouvera pas de Santa Muerte dans les textes officiels. Elle n’apparait dans aucun Evangile, même pas Apocryphe. C’est que la Santa Muerte répond à un manque : celui de regarder la mort en face et de trouver du réconfort sous la cape de Celle qui vous accueillera de toute manière, sans jugement ni condition. Alors, elle s’inscrit bien dans un creuset culturel mais elle en est l’autre face. C’est ce qu’on trouve quand on regarde du côté où le soleil ne brille pas. Une voie alternative qui répond à la réalité des Justes comme des Réprouvés. Mythologiquement, Santa Muerte a émergé d’un contexte, mais en vérité, elle était là bien avant. Et elle sera là bien après.

D’ailleurs, le culte de cette sainte a émergé plus précisément au Mexique et il est fort probable qu’il soit teinté d’un reliquat aztèque que la chrétienté n’aurait pas réussi à éradiquer. Ainsi Mictecachihualt règne t-elle sur les Enfers et sur les os des défunts. Souvent représentée avec une tête de mort pour visage, elle a sans doute beaucoup à nous apprendre sur les origines païenne de la Sainte Mort.

La Faucheuse, son visage crâne et sa coiffe de plumes, Une Santa Muerte très lagement inspirée de l’imagerie de son ancêtre aztèque !
Crédit Photo : Santa Muerte, par Grayloch, licence creative commons

La Santa Muerte au niveau cosmique

Tomás Prower parle de la Santa Muerte comme de l’Ange de la Mort (tu verras dans son interview pourquoi il utilise le terme “ange”). Elle n’est ni la vieillesse, ni la maladie, ni la souffrance. Elle est simplement la force qui met fin. Elle est le coup de faux, le coup de ciseau. Elle n’est pas le mouvement, elle est l’instant précis du contact mortel. Elle est une infime fraction de seconde, celle où tout s’arrête. Cette fraction de seconde qui porte en elle le secret de l’éternité.

La Santa Muerte au niveau psychologique

Santa Muerte est le contraire de la peur. Le contraire du rejet. Le contraire de l’abandon. Tu peux oublier toutes tes blessures d’enfance, sous la cape de la Santa Muerte. Pourquoi ?

La Mort est inéluctable. Ainsi, il n’est pas nécessaire d’avoir peur d’elle. La peur au contraire t’empêchera de profiter du temps qu’il t’est imparti. Fuis la souffrance et le malheur. Travaille à la joie et au bonheur avec la Santa Muerte. Ainsi, quand on instant fatal viendra, au moins auras tu profité de ton passage. C’est pourquoi la magie de la Santa Muerte peut être aussi joyeuse et festive (peut-être aussi pour éloigner la peur).

La Mort ne fait pas de privilégiés. Ainsi, il n’est pas nécessaire de vivre dans la pénitence ni de se sentir bouffi d’orgueil. L’humilité poussive comme l’égo démesuré sont des écueils de personnes immatures. La Santa Muerte n’a pas besoin qu’on achète son impartialité. Ni qu’on lui fasse de vaines promesses. Vis avec honnêteté, justesse et intégrité. Au moins, ta vie aura t-elle été calme et apaisée. La Sainte Mort acceptera l’intégralité de tes requêtes. Elle ne se préoccupera pas de savoir si c’est “bon ou mauvais”, si c’est bon pour toi ou si ca t’attirera des ennuis. Elle est bien au delà de ça, elle s’en fiche. Son travail, c’est le moment de la mort. Tout le reste, c’est du théâtre. Alors pèse tes choix et des actes toi-même, avec ton échelle de valeur, pour être en paix avec toi-même.

La Mort ne rejette personne. Ainsi, il n’est pas nécessaire de culpabiliser sur ta nature profonde et sur ton identité. Assume-toi pleinement dans ton originalité, voire dans ta marginalité. Débarasse-toi de tes faux-selfs et autres masques sociaux. Ils ‘t’empêchent de vivre ta vie intensément. Vis ton identité avec panache, retrouve ta joie d’être qui tu es et pas celle ou celui qu’un autre voudrait que tu sois. La Magie de la Sainte Mort t’aidera a te libérer de ces costumes trop étriqués.

Finalement, le message de la Sainte Mort est très simple, pour tous les êtres vivants que nous sommes.

Vis joyeux pour mourir heureux.

La Santa Muerte, Magie et mystique de la mort. Une étude de la figure et de son culte au XXIe siècle, par un jeune auteur fondamentalement ancré dans son époque.
Aux éditions Chronos Arenam, un label du groupe Alliance Magique.

La Santa Muerte au niveau métaphysique

La vision Aztèque de la mort constitue tout sauf ce que l’on peut qualifier de repos, jusqu’à ce que l’âme arrive devant les époux souverains de ce monde. Alors, par sadisme ou par pitié (qui sait), ils vous anéantissaient et vous offraient enfin la paix. Je trouve que cette histoire nous donne une piste de compréhension intéressante concernant la Santa Muerte. En tant que représentation de la mort, parfaitement impartiale (vous êtes vivant donc vous allez mourir, qu’importe que vous soyez seigneur ou mendiant), elle est le total anéantissement. La dissolution complète de l’être. Et d’une certaine manière, la libération des souffrances.

Les suivants de la Santa Muerte son très souvent des marginaux, qui ont eu et ont encore beaucoup à se battre pour vivre. Pauvres qui galèrent tous les jours pour manger ou dormir décemment (pou manger et dormir tout court), malfrats qui vivent dans un milieu stressant et dangereux, communauté LGBTQI+ dont les membres ont les difficultés que nous connaissons à être reconnus pleinement dans leur droit inaltérable d’êtres humains à exprimer leur identité, femmes d’affaires ou mères célibataires qui doivent s’imposer et/ou réussir à joindre les deux bouts dans une société encore très masculine… la vie est rarement de tout repos pour ceux qui arrivent vers le culte de la Santa Muerte.

La Sainte Mort leur donne la force (et le coup de pouce) pour vivre sans être tentés, le cas échéant, d’abréger leur temps sur terre, et l’anéantissement final devient malgré tout un véritable repos, une libération, un soulagement.

Telle est la Santa Muerte. Non pas la promesse qu’après ce sera mieux. Mais la certitude que oui, tout ça va s’arrêter un jour. Et que c’est une bonne chose.

Ainsi, la Sainte Mort, loin d’être une entité morbide, devient un soutien d’une puissance incroyable pour vivre joyeusement, pour vivre malgré tout, avec la certitude absolue qu’un jour, quoi qu’il arrive, que nous nous dissoudrons dans l’immensité cosmique et que nos restes, notre héritage corporel et intellectuel (les réalisations que nous avons accomplies) seront le compost qui fertilisera l’avenir.

Quel rituel avec la Santa Muerte ?

Tomás Prower propose dans la 3e partie de son livre une série de rituels très pragmatiques pour aller vers une vie plus heureuse et plus harmonieuse. Comme la Santa Muerte accède à tout, prends bien garde à ce que tu vas demander ! Pratique la méditation, analyse tes motivations, bref, assure-toi d’être prêt à payer le prix de ta requête et d’assumer les résultats de ton rituel !

Dans tous les cas, sache que la Santa Muerte est une entité vers laquelle se tourner pour pas mal de choses pratico-pratiques. Trouver l’amour, faire pencher la balance de la justice en sa faveur, réussir un examen, attirer l’argent… la Santa Muerte t’aide à vivre, ni plus ni moins. Ce sont donc tous les rituels de la vie pratique que tu pourras accomplir à ses côtés.

Evidemment la divination impliquant de poser des questions à des défunts est également parfaitement de son ressort.

Concernant le quand, et bien… Le Jour des Morts mexicain semble bien adapté ! Le 2 novembre, donc. Après, la Mort est partout, tout le temps. Alors si tu le souhaites, cherche des énergies astrales ou symbolique (comme la date anniversaire du décès du proche que tu veux contacter par exemple) mais n’importe quand, ça marche aussi Winking smile

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