Salut mon lecteur ! Je profite d’un service presse que les éditions Danae m’ont envoyé pour te parler d’un sujet qui me tient à cœur.
Il y a une espèce de fantasme dans l’univers spirituel du Féminin Sacré, un fantasme assez mortifère d’après moi, qui porte aux nues les valeurs dites “féminines” (compassion, douceur, amour inconditionnel…). Comme si le féminin était nécessairement rond et doux et le masculin nécessairement rigide et pointu. Comme si pour être adepte du Féminin Sacré il fallait aimer tout le monde (c’est franchement réduire la notion d’amour inconditionnel à sa lecture la plus bas de plafond) et avoir porté un enfant de chair. Si mon lecteur, ça va avec, parce que la Douceur, la Compassion et l’Amour Inconditionnel sont dans cette vision étriquée du Féminin Sacré les qualités de la Mère. Et saches que j’ai déjà entendu des femmes dire de leurs consoeurs qu’elles ne comprendraient jamais vraiment la Déesse si elles n’enfantaient pas. Voilà pourquoi je trouve que ce fantasme réducteur est mortifère.
Et voilà pourquoi j’ai si fortement apprécié le livre de Katalin Koda, Le Feu de la Déesse. Parce qu’il nous parle d’un Féminin Sacré qui a du cœur au ventre. Qui embrase le monde sur lequel il déverse sa puissance et sa fougue, sans pour autant renier ni l’amour ni la sagesse. L’autrice nous parle de trois axes fondamentaux, dont je vais me servir pour cet article tout simplement parce que je les avais moi-même repérés.
Le Pouvoir du Féminin Sacré
Vivre en harmonie avec le Féminin Sacré n’oriente pas vers la mollesse et la paresse. Bien au contraire. Cela demande une force incroyable qui vient des tréfonds de la terre et qui nourrit la flamme de nos chakras “d’en bas”. La Femme Sacrée est puissante. Inspirée par le feu de la création lui-même, elle-même une étincelle sacrée. Vivre en harmonie avec le Féminin Sacré demande d’accepter les vagues d’inspiration et d’intuition, de savoir plonger dans les profondeurs les plus noires pour les transmuter en puissance fondamentale et de défendre les valeurs qui nous sont chères. Le Féminin Sacré nous demande de faire péter notre “cosmo-énergie” et de rayonner notre puissance. C’est un message partagé par l’Oracle de la Déesse Sombre, dont je vous ai déjà plusieurs fois parlé. Il ne s’agit donc pas de nous laisser glisser dans la guimauve et le coton. Franchement, si tu as déjà accouché un jour, tu sais de quoi je parle. Si tu as lutté contre une maladie aussi. Si tu as concouru dans un événement sportif qui t’a amené.e au bout de tes limites. Si tu es mort.e 7 fois et relevé 8. Tu sais de quoi je parle. La Femme Sacrée n’est pas une princesse endormie. Elle est puissante, sauvage, créative et peut emporter le monde entier sur son passage.
Le Féminin Sacré, c’est aussi l’Arcane XI du Tarot de Marseille. La Force à l’état pur.
L’Amour du Féminin Sacré
Le voilà lui. Le fameux Amour Inconditionnel. Bien sûr qu’il fait partie du trousseau de la Femme Sacrée. La Femme Sacrée aime. Elle soigne sans juger, aime sans restriction, compatit sans condition. Cet amour incroyable est celui de la mère qui sera prête à dévorer l’ennemi vivant s’il lui arrivait de s’attaquer à son enfant. C’est celui de la femme sensuelle dont le corps et le cœur sont la Fontaine de Jouvence. C’est aussi celui de la reine de miséricorde prête à pardonner ses péchés au pire rebut, parce qu’elle arrive à voir la souffrance derrière l’acte répréhensible. Cet amour-là peut être doux, mais il peut aussi avoir la force d’une vague de fond. Une Femme qui Aime saura dire “non”. La Femme Sacrée peut être la Mère mais elle peut aussi être la compagne qui se donne et qui prend dans la danse mystique de l’amour créateur du mouvement de l’univers. Elle peut être celle qui choisit délibérément la solitude par respect de soi. L’Amour du Féminin Sacré, c’est le Respect de toute vie. Devine quoi ? Tu es une vie. La Femme Sacrée n’est pas une Mère Sacrifice. Elle est sensuelle, gourmande, lucide, et avant tout, elle se respecte intimement et profondément. Elle s’aime inconditionnellement.
Le Féminin Sacré, c’est aussi l’Arcane VI du Tarot de Marseille. L’Amoureuse, c’est elle. Et elle se choisit en premier.
La Sagesse du Féminin Sacré
Sophia, Athéna, La Femme Araignée, Isis. Elles sont nombreuses, dans toutes les traditions, à représenter la Sagesse au Féminin. C’est la Femme Sacrée qui batit. Qui civilise. Qui accompagne l’autre dans ses transformations intérieures. C’est aussi celle qui annonce la dernière heure. La Sagesse du Féminin Sacré, c’est l’intuition, oui. Mais c’est aussi l’action juste, calme, précise et sans concession. Savoir faire ce qui est juste. Savoir entendre. Savoir dire. Savoir se taire. Savoir quand il est l’heure de vivre ou de laisser mourir. Savoir quand détruire ce qui a été construit. Accepter l’inéluctabilité de la vie et de la mort. La Sagesse du Féminin Sacré peut être douce et compatissante. Mais elle peut être aussi tranchante qu’une faux qui s’abat sur le fil d’une vie. Les oracles, la voyance, la mystique, la prêtresse… sont toutes des archétypes ou des activités qui font frétiller le 3e oeil, le Chaudron de Sagesse. Mais la Sagesse véritable se situe t-elle dans l’étalage des superpouvoirs cosmiques ? Ou glissons-nous tranquillement de la Sagesse vers l’Ego spirituel ?…
Le Féminin Sacré, c’est aussi l’Arcane II du Tarot. La Papesse, c’est celle qui sait, mais qui se tait.
Voilà ce qu’est, à mon sens admirablement retranscrit par Katalin Koda, l’essence du Féminin Sacré. Le Féminin Sacré, c’est de la compassion et de la douceur, oui, mais pas que. Et même que la compassion et la douceur, on les trouve aussi dans des représentations masculines. Dingue n’est-ce pas ? Mais nous y reviendrons.
Ici, l’autrice a choisi 9 archétypes pour des raisons qu’elle explique très bien dans son livre. On aurait pu en choisir d’autres. Mais à la limite, c’est de la pure forme. Le message est là, dans tous les cas. Le Féminin Sacré, ce n’est pas de la guimauve. Ce n’est pas du sucre. Ce n’est pas du miel. En tous cas, ce n’est pas que ça.
C’est une voie initiatique qui demande la Force de s’y engager, l’Amour envers soi-même de persévérer et la Sagesse de s’y abandonner.
Note : La présence d’un utérus dans ton corps n’est pas un indispensable, même si l’autrice parle de ce lieu comme un espace de pouvoir. Tu peux le visualiser de façon symbolique, en fonction de ta situation personnelle. Mais nous reparlerons de cet utérus et du corps de la femme dans un autre article je pense, ça mériterait de s’y attarder.