Salut mon lecteur ! Je te partage aujourd’hui une réflexion générale que je classe dans mes sujets barbecue. Tu vas vite comprendre.

Si tu lis ce blog, c’est qu’il y a certains sujets qui t’intéressent, et le Féminin Sacré, ou encore la Spiritualité de la  Déesse, ou peu importe le nom que tu lui donne, t’intéresse au moins un peu. Tu sais donc que ces termes sont plutôt à la mode en ce moment, et tellement utilisés à tort et à travers par différents groupes qui ne mettent pas tous la même définition derrière qu’on ne sait plus ce qu’ils veulent dire.

Je te le dis, moi aussi je mets mes propres définitions derrière ces termes. Depuis l’âge de 20 ans, je me demande ce que ça veut dire précisément “être une femme”. C’est comme ça que j’ai commencé à taper “Féminin Sacré” sur Internet, et de fil en aiguille, j’ai tissé mon propre rapport avec ces termes.

Personnellement, je suis très pragmatique : Féminin Sacré, pour moi, ça veut dire que je reconnais au Féminin sa dimension Sacrée. Peu importe la façon dont je suis une femme, peu importe la civilisation dans laquelle les déesses sont vénérées comme des entités qui méritent le respect le plus profond (c’est le sens du mot sacré). Ca ne veut pas dire pour autant que je considère que les “valeurs féminines” soient meilleures que les “valeurs masculines”. D’ailleurs, mon exploration personnelle me font clairement penser, à ce jour, que séparer “masculin” et “féminin” en termes de valeurs, c’est globalement de la crotte de taureau. Je reprend toujours cet exemple : le soleil est masculin chez nous en France, mais c’est un mot féminin en Allemagne. Inversement pour la Lune. Le Courage et la Force ne sont pas l’apanage de la masculinité, la Douceur et la Réceptivité ne sont pas celui de la féminité. Peut-être que ce sont des valeurs polarisées plutôt Yang ou plutôt Yin, mais dans ce cas, j’estime nous avons fait une erreur fondamentale en choisissant d’utiliser les mot “masculin” et » “féminin” comme titres de ces polarités.

Et dans nos belles spiritualités prétendument anti-conformistes sensées rendre au féminin toute sa gloire sans tomber dans l’émasculation, et bien je trouve que nous sombrons terriblement vite dans des clichés qui finalement entretiennent le clivage entre masculin et féminin, en décidant que tel attribut va chez tel genre… sans jugement, hein… sauf que la guerre, c’est masculin, et c’est mal, alors que l’amour inconditionnel, c’est féminin, et ca c’est génial… tu as déjà entendu ça ? Ou encore, si tu n’as pas fait d’enfant, tu n’es pas une vraie femme parce que tu n’as pas vécu dans ton corps le pouvoir fertiliseur de la Déesse. Oui, ca peut donner envie de vomir.

Les amalgames sont légion. Alors voici mes réflexions, nourrie par deux livres que j’ai lus et dont je te parle à la fin.

1/ La Wicca n’est pas LA religion de la Déesse.

C’est UNE religion de la Déesse. Et du Dieu d’ailleurs. En Wicca, ils séparent “la Déesse” et “le Dieu” comme étant deux entités bien distinctes, avec leurs fonctions et attributions. Dans la majorité des courants, la Déesse est le principe fertilisé et le Dieu le principe fertiliseur, pour faire simple. C’est un schéma que l’on retrouve dans de nombreuses civilisations du monde, depuis l’antiquité Indienne. Pourtant, toute personne intéressée par les figures du divin féminin ne se revendiquent pas Wiccanes, loin de là ! La Wicca a son rede, ses règles, ses dogmes. Une religion quoi. Chaque courant a fait sa petite sauce bien entendu. Mais la Wicca n’est pas l’unique voie d’exploration du divin féminin. Elle n’en a pas le monopole non plus.

2/ Le Féminin Sacré n’est pas pure lumière

Le Féminin sait être sombre, dégueulasse, malodorant et poilu. Le Féminin Sacré, ce n’est pas seulement “La Grande Mère Divine aimante au delà de tout jugement”. C’est aussi Lilith la mère des monstres. C’est aussi Médée qui dévore ses enfants. Non, ce n’est pas glamour. On est loin de la princesse, même quand elle se déguise en sorcière. Le féminin sait être perfide, calculateur, manipulateur et violent. Comme le masculin. Lucrèce de Borgia n’étaient pas un homme, et le poison n’est pas considéré comme une arme très “masculine”. Quant à Elisabeth Bathory, on se rappellera qu’elle prenait des bains chaque matins. N’ayant pas l’eau courante, elle choisit du sang de vierge.

Au passage, l’ombre peut être un lieu de croissance spirituelle profonde et intense, donc déjà, réduire la lumière au bien et l’ombre au mal, c’est une simplification super douteuse.

Bien avant la wicca, bien au delà de l’ombre et de la lumière, Kali, Déesse redoutée et redoutable de l’hindouisme, qui détruit les démons sur terre et dans les âmes.

3/ Le Féminin Sacré ne se limite pas au sang menstruel et à la possession d’un Utérus

Je rencontre de plus en plus de personnes ne disposant pas d’utérus qui s’intéressent au Féminin Sacré. L’identité de genre n’entre pas en considération dans ce constat. S’intéresser au Féminin Sacré, c’est s’intéresser aux différents visages du divin Féminin. Pourquoi la possession d’un utérus devrait-elle être une condition pour ouvrir son esprit à cette dimension de la spiritualité ? Le divin féminin fascine les hommes, et aide les femmes à se construire une identité. Que les un.es ou les autres aient un vagin et un utérus ou non. L’appareil génital n’entre aucunement en considération.

Il est vrai toutefois qu’en tant qu’organe très fortement impliqué dans une spécificité biologique (porter l’enfant qui a été fabriqué à deux) ainsi que dans l’équilibre hormonal des personnes qui en possèdent un, l’utérus a un rôle. Celleux qui en possèdent un ne devraient pas évacuer la question. Toutefois, le féminin sacré ne s’y arrête pas. Artémis ne se pose pas vraiment de question sur l’usage de son utérus. Elle a réglé le problème de façon radicale dès son arrivée au monde.

Conclusion – définis toi-même les termes

C’est là que je veux en venir, lecteur. Les livres que je lis sur le Féminin Sacré sont souvent très intéressants. Ils répondent à un besoin du féminin de revenir sur le devant de la scène, parce que les femmes ont besoin de figures fortes auxquelles s’identifier pour se construire. Ils répondent aussi à la réalité suivante : Dieu n’est pas seulement un vieux barbu sur un nuage. Le divin a bien plus de formes que ça, et peut-être qu’au delà de ces formes, il les rassemble toutes. Mais aucune religion ou aucun courant ne peut prétendre détenir la Vraie Définition. “Wicca”, “Féminin Sacré” et “Déesse” ne sont pas des synonymes interchangeables. Ils désignent des entités, des courants, des religions. Ils ont un sens. Et quand tu lis des livres, des articles ou des magazines, essaie de te demander quelle est la définition de l’auteur.ice. Juste pour mieux comprendre comment trier les informations que tu vas recevoir.

Pour finir, je te parle de deux livres que Danae m’a envoyé en Service Presse, et qui ont été les déclencheurs de cet article, dans les aspects qui m’ont agréablement surprise comme dans les bémols que j’ai à poser.

Le Guide de la Déesse, par Prêtresse Brandi Auset qui  brosse un bon quoi que superficiel tableau de plus de 400 déesses à travers le monde, avec des listes de correspondances. Un outil très riche pour débuter ou pour élargir ses horizons, mais qui a le défaut de sa qualité : forcément, les portraits de Déesses sont lacunaires. Donc pour découvrir oui, mais insuffisant pour approfondir une relation. Mais le vrai bémol est le suivant : la Prêtresse Brandi Auset semble considérer comme acquise la Roue de l’Année telle que les wiccans l’ont établie ainsi que la décomposition “Jeune Fille” / “Mère” / “Aïeule”… encore à la mode wiccane. Accordons lui toutefois qu’elle ouvre le débat entre “ombre et lumière” sans porter de jugement de valeur sur le meilleur fondé de l’un par rapport à l’autre.

Les Sept portes pour libérer son énergie féminine, de Emma Grillet : un chouette livre sur le féminin sacré dans son orientation “exploration du sang, des cycles et de l’utérus”. L’approche, là-encore, laisse la porte ouverte aux ombres et à la lumière comme étant toutes porteuses de sagesse (c’est vraiment LA bonne surprise dans ces deux livres pour moi). Ce sera un livre excellent aussi pour qui veut explorer tout ça en cercles de Femmes et/ou guérir des traumatismes liés au corps de la femme (y compris la perte de l’utérus). Son approche est très teintée par le tantrisme, ce qui donne évidement une direction à sa définition du masculin et du féminin. Bémol 1 : les chapitres liés au charkras racine et sacré, soit les deux plus longs et denses, n’ont que peu d’intérêt pour les hommes qui s’intéressent à l’énergie dite féminine, ni pour les personnes en transition de genre (la yoni, dans cette situation, est-elle vraiment la base de l’identité de femme ?). Bémol 2 : l’énergie féminine décrite par Emma Grillet est-elle seulement féminine ? l’Amour inconditionnel par exemple est-il l’apanage du Féminin ? Moi je vous le dit : j’ai en enfant, un garçon, que j’aime exactement comme et pour ce qu’il est. Pourtant, la leçon d’amour inconditionnel, c’est lui qui me la donne tous les jours.

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