Salut mon lecteur ! Tu ne le sais peut-être pas, mais au mois de janvier 2017, j’ai subi une fausse couche. C’est le genre d’expérience qui te confronte à des émotions potentiellement violentes et contradictoires. J’ai la chance de l’avoir pas trop mal vécu. Je savais déjà que “les accidents arrivent”, pour en avoir été témoin plus d’une fois. Pourtant, c’est le genre de choses dont les médecins et/ou l’entourage ne parlent qu’une fois que ca arrive, “pour ne pas effrayer” : le silence qui entoure cette expérience de vie pourtant finalement assez fréquente (je ne peux te donner aucun chiffre fiable, tous ceux que j’ai recueillis divergent !) fait de la fausse couche une espèce de monstre refoulé qui s’abat sur les couples comme un constat d’échec et un rappel que la mort, ça fait aussi partie de la vie. J’écrirai bientôt un article sur la maternité comme mise en connexion avec le mystère de la vie et de la mort. En attendant, je te propose tout simplement un rituel simple et rapide pour accompagner une fausse couche.

Crédit photo : Jean Marc Linder, Licence Creative Comons

Le concept :

L’idée de ce rituel est très simple : intégrer de façon pleine, consciente et apaisée cette expérience de toute façon bouleversante qu’est la fausse couche.

Pourquoi c’est important ?

Parce qu’une fausse couche est une grossesse parmi celles que tu auras l’occasion de vivre (qu’elles aboutissent ou non à la naissance d’un enfant, même si c’est la seule, etc…). C’est donc primordial de l’intégrer comme faisant partie de ta vie de parent, que tu sois un homme ou une femme (et oui, les hommes aussi sont concernés par le phénomène, parfois bien plus qu’ils ne s’autorisent à l’exprimer). En termes de constellation familiale et de psychogénéalogie, pour la santé de la vie de famille, etc… intégrer pleinement qu’un enfant est passé par là et qu’il n’est pas resté est crucial. L’enfant n’est jamais venu au monde mais l’idée de l’enfant a été portée, en plus de son existence physiologique au stade d’embryon voire de fœtus. Il est donc primordial qu’il soit reconnu comme ayant existé pleinement jusqu’au stade de développement concerné.

Réaliser ce rituel permet aussi d’avancer dans le processus de deuil. Parce qu’une fausse couche, c’est un deuil à faire, celui de l’enfant qui était attendu (ou inattendu d’ailleurs, selon les circonstances mais un deuil à faire néanmoins).

Le rituel pour accompagner une fausse couche :

Comme tous les rituels que je propose, il est très simple et demande peu de matériel. Il te faudra :

Du papier et un stylo

Une bougie

Et c’est tout.

Tu peux avoir envie d’ajouter ce que tu veux autour de cela : l’image d’une échographie si la fausse couche ou la grossesse arrêtée arrive sur le tard, un objet qui t’évoque la grossesse, la représentation d’une entité qui t’accompagne selon ta spiritualité, des pierres ou un encens… tu peux avoir envie de tout cela, mais les seules choses qui te seront nécessaire, ce sont la bougie et de quoi écrire.

Étape 1

Allume ta bougie.

Prend le temps de te reconnecter à la grossesse que tu as vécue et qui s’est interrompue. Etait-ce une grossesse désirée ou non ? Avais tu établi une connexion avec l’enfant ou pas ? Avais-tu commencé à voir ton corps évoluer ? Autorise toi à pleurer si ça te fait du bien. A revivre pleinement la douleur, l’amertume, la culpabilité, le sentiment d’insuffisance, et même le soulagement si cette grossesse n’était pas désirée et que finalement, ca t’arrange qu’elle n’aille pas au bout. Personne ne sera là pour te juger donc autorise toi tout cela !

Étape 2

Écris une lettre symbolique à cet enfant qui ne verra pas le monde. Quand je l’ai fait, c’était une lettre de gratitude. J’étais très reconnaissante pour cette preuve que j’étais fertile (on ne sait jamais tant qu’on n’a pas essayé, pour ce genre de chose !). En accord avec ma spiritualité, j’étais aussi très reconnaissante que cette petite âme m’ait choisi pour son passage éclair dans le monde de la matière. Alors j’ai écrit cette lettre de gratitude et je lui ai souhaité bon voyage pour la suite. Évidement, il s’agit là de te connecter aux valeurs qui vont avec ta propre spiritualité ou non spiritualité. Écrire simplement : “je reconnais que tu es passé par ma vie et que tu repars, et je suis serein.e avec cet état de fait” peut suffire. Tu peux écrire ce que tu veux, et la connexion à la façon dont tu as vécu cette expérience de l’étape 1 t’aidera a trouver les bons mots. Le fait est qu’il n’y a pas de mauvais mot et que personne ne sera là pour te juger. Tu peux confier à cet enfant tous tes états d’âmes concernant cette expérience, mais il est primordial que pour finir, tu t’autorises à le “libérer” et à TE libérer. Il y a la dimension mystique et ésotérique, pour ceux qui y sont sensibles, mais il y a aussi pour commencer la dimension psychique : cet enfant a fait partie de ta vie, mais maintenant il est parti.

Écrire est un défouloir extraordinaire à bien des égards ! Outil à utiliser sans modération, pour tout type d’émotion à exprimer !
Crédit photo : Tâches, Grégoire Lannoy, licence Creative Commons

Étape 3

Lis ta lettre à voix haute. C’est important.

Étape 4

Brûle la lettre. Tu peux en profiter pour visualiser une représentation de l’enfant qui part en même temps que la lettre brûle et dans tous les cas insister sur ton intention de te libérer de ce qui doit être libéré : culpabilité, tristesse et autres sentiments qui nécrosent l’esprit.

Étape 5

Si tu es une femme, tu peux imaginer une eau pure te traverser le corps et passer par ton cœur et ton utérus pour achever le nettoyage psycho-énergétique.

Si tu es un homme, tu peux aussi imaginer cette eau : peut-être que tu te concentreras un peu plus sur le cœur.

Ça peut être aussi un très bel et émouvant moment à partager en couple Smile

Prends le temps de te recueillir autant que nécessaire, puis mouche la bougie et retourne à tes activités. Peut-être que tu peux commencer par prendre un thé, tout simplement. Une soirée calme, un peu de sommeil me semblent adaptés après un rituel comme celui ci.

Cela n’a pas besoin de prendre plus d’une demi heure, mais ça peut remuer un peu. Ou, comme moi, tu peux ressentir beaucoup de joie et de gratitude après l’avoir réalisé.

Notes :

Tu peux réaliser ce rituel après une fausse couche, mais aussi après un avortement, ou même après n’importe quel deuil en vérité. Tu peux aussi le réaliser quelques jours ou quelques années après l’événement : il n’est jamais trop tard !

Et j’insiste sur le fait que tu peux réaliser ce rituel que tu sois une femme ou un homme : tu n’as pas besoin d’avoir porté un embryon dans ta chair pour avoir été marqué par son passage. Si tu en ressens le besoin, fais-le, c’est tout.

Références supplémentaires

Pour plus de détails sur la psycho généalogie et pour te sensibiliser davantage sur l’importance de bien intégrer chaque membre de la famille (même les membres fantomes) à leur bonne place, je te conseille ces deux articles d’introduction :

Mieux trouver sa place

Libérer les liens d’attachement

Et toi, as tu aussi vécu une fausse couche ? As-tu réalisé un rituel pour mieux intégrer cette expérience de vie ? Ou celui-ci t’inspire t-il ? Je t’invite à t’exprimer en commentaire si tu le souhaites et à partager ton expérience. Évidement, il ne s’agit pas d’un espace de thérapie (je t’encourage vivement à te faire accompagner le cas échéant) mais savoir que l’on n’est pas seul.e est un premier réconfort incroyable !

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